Étant un professionnel incorporé ou un entrepreneur, vous avez le choix de vous rémunérer de deux façons, soit sous forme de salaire ou de dividendes.
Il est important de connaitre les avantages et les inconvénients de chacune des deux options puisque l’impact fiscal pour votre compagnie et pour vous-même n’est pas le même.
Du côté personnel, le salaire entraine le paiement de charges sociales telles que la régie des rentes du Québec (RRQ) et le régime québécois d’assurance parentale (RQAP), ce qui n’est pas le cas pour un dividende. Du côté de votre entreprise, le salaire est considéré comme une dépense et diminue par le fait même l’impôt à payer par votre compagnie. Le dividende est quant à lui versé à partir des profits après impôt et n’est pas considéré comme une dépense.
Ayant une vision d’ensemble de votre situation financière et de vos objectifs, votre planificateur financier est la personne tout attitrée pour entamer la réflexion sur ce choix. Son objectif sera de travailler en collaboration avec votre comptable/fiscaliste pour vous guider vers la bonne décision.
Voici les éléments de base que nous considérons pour guider nos clients.
Votre cout de vie
C’est à partir de votre coût de vie que seront effectués les calculs pour comparer les deux options. Il est donc important de déterminer combien vous avez besoin pour assurer vos dépenses personnelles et familiales.
Pour ce faire, il est suggéré d’établir un budget prévisionnel de vos dépenses pour l’année à venir: cela devrait inclure vos dépenses fixes, une estimation de vos dépenses variables ainsi que vos dépenses forfaitaires (auto, rénovations, etc.).
L’un des avantages les plus importants de l’incorporation demeure le report d’impôt sur les surplus qu’il vous est possible de laisser fructifier dans votre compagnie. Le montant de votre rémunération personnelle influencera directement ces surplus.
Contexte familial
Dans toute bonne planification financière et fiscale, le contexte familial a un impact important dans les choix financiers. Si vous prévoyez avoir des enfants, cette situation favorisera d’entrée de jeu l’option du salaire. En effet, seul un salaire permet de contribuer au RQAP (régime québécois d’assurance parentale) pour bénéficier des prestations parentales. De plus, il sera seulement possible de réclamer une déduction pour les frais de garde de vos enfants si vous vous versez un salaire.
Le taux d’imposition de votre entreprise
Tout comme un particulier, une entreprise paye des impôts. Celle-ci paye des impôts sur ses revenus moins l’ensemble de ses dépenses ayant servi à produire ce revenu.
Le taux d’imposition auquel votre entreprise est soumise va influencer le mode de rémunération à privilégier.
Les lois fiscales classent les entreprises en quatre types qui sont chacun soumis à des taux d’imposition différents qui varient entre 13% et 26.50%.
Choix de la rémunération en 3 étapes
Nous abordons le choix entre le salaire et le dividende en 3 étapes. Chaque étape implique des calculs auxquels s’ajoutent plusieurs facteurs qualitatifs importants. Les étapes 2 et 3 abordent des questions qui concernent davantage la planification financière et qui peuvent avoir une incidence tout aussi importante sur le résultat final de l’analyse.
Étape 1 : Calculs mathématiques
À cette étape, il s’agit de calculer les impôts et les charges sociales pour chacune des deux options afin de déterminer laquelle est la plus financièrement intéressante dans votre situation spécifique. Cette étape sera le plus souvent complétée par votre comptable/fiscaliste.
Étape 2 : Valeur de la RRQ
La deuxième étape établit la valeur de votre cotisation à la régie des rentes du Québec(RRQ). Bien que la première étape ait intégré le coût de votre cotisation dans son calcul, elle n’y a pas attribué de valeur. Puisque votre cotisation vous donnera droit à une rente de retraite garantie, il faut considérer sa valeur dans votre choix. Plus cette rente aura une valeur importante, plus l’option de vous verser un salaire gagnera des points.
Étape 3 : Placement dans un REER ou la société?
Le versement d’un dividende ne permet pas d’accumuler des droits de cotisations REER tandis que vous accumulez 18% de vos revenus gagnés de l’année précédente (jusqu’à un maximum de 27 230$) en vous versant un salaire.
Avec le REER, la croissance de vos placements s’effectue à l’abri de l’impôt et vous serez imposé seulement au retrait des sommes. Dans votre société, il y aura de l’impôt à payer régulièrement sur vos revenus de placements tandis que l’impôt à payer lors du retrait sera généralement moins important.
Quelle option vous permettra d’accumuler le patrimoine le plus élevé? Cette question dépendra en autre de votre profil d’investisseur et de l’optimisation de votre stratégie de placement.
Conclusion
En combinant les trois étapes, nous pourrons déterminer quelle option est la plus avantageuse pour vous.
Bien que cet article aborde les éléments de base à prendre en considération pour la décision salaire-dividendes, il existe une multitude d’autres facteurs qui peuvent influencer le choix. Il est important d’être bien accompagné par votre comptable/fiscaliste, mais également par votre planificateur financier qui pourra quantifier et analyser plus en profondeur les étapes 2 et 3 avec vous.
Si vous vous intéressez davantage au sujet et aimeriez avoir une évaluation spécifique à votre situation, nous vous invitons à prendre rendez-vous pour en discuter. Il nous fera plaisir de collaborer avec vous pour trouver la rémunération optimale.